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Trop tard ou les traces de la fanaison

Cette série aurait dû s’appeler « je n’avais pas prévu de vivre la fin du monde ».
Mais pourquoi rajouter du pathétique au tragique. Trop tard en sera donc le nom. Trop tard relate le merveilleux dans la fanaison et l’ inquiétante étrangeté de cette beauté. Notre monde terraqué ressemble à une fleur coupée, encore fière, encore lumineuse, portant beau , mais donnant déjà des signes de finitude. Confrontées aux femmes et hommes qui errent, ces natures mortes apportent ce qui demeure de couleurs, de soyeuses matières, parfois de pourritures nobles… Signe d’une possible renaissance ?

La Nature Morte laisse planer le doute. Doit-on s’extasier sur la beauté et la force tranquille du végétal ou doit on s’alarmer du désastre annoncé ?
La photographie peut-elle raconter cette inquiétude sourde qui règne, sans être documentaire ? La vanité sera la réponse ,comme elle serait le mobile de cette série.
Je souhaite que cette série, en mêlant le décoratif à l’alerte, les plaisirs de la vie à la moisissure, raconte la corruption, la fuite et la fragilité. De la collusion des diptyques ou triptyques résonnera le sens poétique. Un récit comme la radiologie des secousses humaines et terriennes. De la cendre des volcans nait parfois des herbes dont on imagine le combat que fut leur résistance pour verdir le noir. Les taches de couleur de cette exposition comme des herbes folles. Assez folles pour défier le feu du volcan.















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